Discours de Monsieur Alejo Vidal Quadras à l’Assemblée Nationale – Paris 17 janvier 2017

Madame la Présidente

Messieurs les Président et Vice-président du Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique

Mesdames et Messieurs les Députés

Mesdames et Messieurs

 

Je remercie le Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique pour m’avoir invité à cette occasion afin de discuter d’une préoccupation commune : le sort du Moyen-Orient duquel dépend la paix dans le monde et notre sécurité en Europe. Et au cœur de cette situation si complexe se trouve un élément essentiel : le rôle déstabilisateur de l’Iran. Je pense que les positions adoptées par le CPID dans ce domaine ont été d´une clarté remarquable et rejoignent essentiellement les positions de son comité frère que nous avions créé au sein du Parlement européen au nom « des amis d’un Iran libre » i y a dèjá vingt ans.

Après avoir servi pendant quinze ans comme Vice-président au Parlement européen, j’ai  continué mes activités avec une ASBL basée à Bruxelles, le Comité International pour l’Application de la Justice (ISJ). Nous avons publié plusieurs reports et analyses politiques sur   la situation dans la région de Moyen Orient.

Voici les mots clé qui nous réunissent aujourd’hui, « un Iran livre », car sans un Iran libre, c’est-à-dire, démocratique, pluraliste et laïque, cette région sensible ne deviendra jamais stable. Tant que cette théocratie despotique continuera de semer le trouble dans ses pays voisins et aussi en Syrie, au Yémen et ailleurs, pour préserver son existence à l’intérieur de ses frontières, notre combat, le combat des Etats occidentaux pour éradiquer le terrorisme et l’extrémisme au nom de l’islam, n’aura pas de sens ni du succès.

Pour avoir suivi de longue date la politique de l’UE vis-à-vis de l’Iran, je peux vous assurer que plus nous avançons dans le temps, plus nous nous trouvons dans une phase de désillusion.

Les illusions ont commencé lorsqu’on a débuté à négocier avec ce régime sur son programme nucléaire. Nombreux étaient les diplomates, les médias, les députés, qui disaient que une fois l’accord sera signé avec l’Iran, nous assisterons à un changement du comportement de son régime à l’intérieur du pays à l’égard de ses propres citoyens et vers l’extérieur, à l’égard de ses voisins. L’UE a joué un rôle central dans ces négociations. Un an et demi après la signature de l’accord il est temps de faire un constat : le pouvoir iranien est devenu plus répressif que jamais vis-à-vis de son peuple et plus agressif vis-à-vis de ses voisins.

La dernière résolution adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre sur l´état des droits de l´homme en Iran stipule notamment :

« Se déclare vivement préoccupée par la fréquence alarmante de l’imposition et de l’exécution de la peine de mort par la République islamique d’Iran en violation de ses obligations internationales, notamment des cas dans lesquels la peine de mort est appliquée pour des crimes qui ne peuvent être qualifiés de crimes les plus graves, sur la base d’aveux forcés ou à l’encontre de mineurs et de personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment des faits reprochés,… s’inquiète du mépris qui reste porté aux garanties reconnues au niveau international, notamment des cas dans lesquels la peine de mort est appliquée à l’insu des familles ou des conseils des détenus, et demande au Gouvernement de la République islamique d’Iran d’abolir, en droit et dans la pratique, les exécutions publiques »

Le Gouvernement iranien sans vouloir changer ces pratiques, fait semblant d´être disposé à ouvrir un dialogue sur les droits de l’homme avec l’UE. Comment peut-on nier officiellement la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et empêcher le Rapporteur spécial de l’ONU sur ces questions de visiter le pays et prétendre en même temps de vouloir discuter sur les droits humains ? ; ne s’agit-il pas là d’une tromperie absolue qui tend à nous empêcher de choisir un langage ferme vis-à-vis des violations graves des Droits de l’Homme qui continuent en Iran ? Ce que Mme Mogherini  a toujours évité lors de ses multiples voyages en Iran.

Sur les questions régionales il faut aussi constater que dans les crises actuelles en Syrie, en Irak, au Yémen… et ailleurs, l’Iran a été toujours à l’origine des conflits et une partie du problème ; et donc ne peut pas être un partenaire fiable dans la lutte contre le Daech et participer à la solution.

C’est le soutien du régime iranien à l’ancien premier ministre irakien Nouri al-Maliki, et à Bashar Assad en Syrie, qui ont réprimé leur propre peuple, en particulier la communauté sunnite, avec une férocité extraordinaire, qui a entraîné la montée de Daech dans la région. Les sunnites, humiliés et réprimés, ont été poussés à rejoindre les extrémistes islamistes. C’est donc grâce à Téhéran en grande partie que Daech a pu étendre son influence et est devenu une menace majeure pour le monde entier. Malheureusement, le rôle destructeur des mollahs dans la région n’a pas été suffisamment pris en compte par l’Occident.

Demain (18 janvier) le Conseil de Sécurité de l’ONU doit examiner un rapport du Secrétaire Générale concernant l’aide en armements apporté par l’Iran aux groupes terroristes de la région, notamment les missiles fournis au Hezbollah.

Par conséquent, l’attitude de l’UE qui garantira nos intérêts dans cette région si sensible du monde devrait tenir compte des aspirations des iraniens à la démocratie et au respect des droits humains. De ce point de vue, le programme en 10 point de Mme Maryam Radjavi, qui spécifie l’abolition de la peine de mort, l’égalité entre les femmes et les hommes, le suffrage universel, la séparation de la religion et de l’Etat et la liberté de culte, doit constituer un critère pour un Iran libre qu’il faut retenir dans toute approche vis-à-vis de ce pays. Il est évident qu’un Iran libre et démocratique profitera à la fois au peuple iranien et à la région dans son ensemble, mais aussi saura garantir la sécurité de l´Europe.

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